jeudi 24 février 2011

Est-ce que la technologie nous rend impolis ?

par Élizabeth Paradis

Au risque de ressembler à une vieille grand-mère asthmatique et rétrograde, je tiens à me prononcer sur un sujet qui devient de plus en plus problématique : La politesse. Depuis la nuit des temps, des générations de mères frustrées ressassent les mêmes formules : «Range ta chambre!», «Parles-moi pas sur ce ton-là!», «Est-ce que j’ai l’air d’une bonne à tout faire?». Avec la montée des nouvelles technologies et de la cyberdépendance, elles ajoutent un nouveau couplet à leur sempiternel refrain : «Débranche-toi !», «Comment-tu peux m’écouter quand je te parle?», «Tu peux pas lâcher tes amis cinq secondes?». Entre écouter sa mère et « texter » son ami... choix difficile. Il faut tout de même admettre que - comme d’habitude - elles ont raison.

Sommes-nous vraiment en train de privilégier les relations virtuelles aux contacts réels? On aimerait bien dire non, mais la réalité est toute autre. Le groupe de filles accrochées à leur cellulaire, s’envoyant allègrement des SMS alors qu’elles ont la possibilité de se parler de vive voix, n’est qu’un exemple pathétique de ce que sont en train de devenir les rapports humains. Pis encore quand ce sont VOS amis qui adoptent cette habitude maniaque ! Il est alors impossible d’avoir la moindre conversation normale sans se faire couper : «Attends, on me texte ! C’est Julia qui vient de prendre l’autobus !». Comme c’est intéressant...

Scénario : Vous êtes assis au restaurant avec votre ami que vous voyez trop peu. Vous entamez la discussion, qui s’avère assez intéressante, quand son téléphone retentit. Il prend le message et répond à son tour. Si votre ami n’est pas du genre discret, il risque de partager avec vous l’intégral de la double conversation qui va bientôt se dérouler sous vos yeux, mais dont vous ne faîtes pas partie. Car, de nos jours, au lieu de répondre : «DSL, chui okupé, jtapel tento !» dans notre beau français, le «texteur» réplique et discute sans jamais se soucier de votre présence, sans jamais s’excuser et sans jamais remarquer à quel point vous êtes indisposeé.

Ça nous permet de réaliser une chose : le savoir-vivre, ça ne s’acquiert pas en écoutant son Ipod !

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