lundi 21 février 2011

Le mal de vivre : Deux poids deux mesures?

par Isabelle Grignon-Francke


En phase terminale. On tente de le tenir éveillé, à moitié-conscient d’une réalité de laquelle il veut disparaître. Son temps n’est pas fini, mais sa partie heureuse l’a quitté à jamais. Débranchez-moi et je mourrai. Pour arrêter ses souffrances c’est un passage vers la mort qui l’attend. Un problème physique le tuera.
Il déteste la vie, veut s’en détacher. Il veut en finir de lui-même. Il veut se faire exploser . Il ne peut supporter ses maux, ses problèmes. La vie a quitté son âme mais son corps est toujours existant. Le suicide est maintenant son dernier recours. Un problème mental le tuera.
Pourquoi y a-t-il une dévalorisation des blessures mentales? Pauvre martyr celui qui sera emporté par la maladie, simple lâche celui qui se suicide à la suite de troubles psychologiques. Celui qui veut se laisser tomber vers le ciel n’a pas toute sa raison, nous ne pouvons le laisser faire. Mais s’il ne peut raisonner assez consciemment pour prendre une telle décision, aura-t-il assez d’esprit pour trouver la façon de se réjouir à nouveau de son existence. Non! Je ne dirai jamais de ne pas tenter de sauver des vies par le réconfort, le courage et l’effort de préserver un être éveillé! Aucune vie ne doit être sacrifiée. Mais le titulaire lui-même veut y mettre fin, que faire ? Oui, au départ l’aider, faire l’impossible pour lui, mais après, s’il ne se résigne pas ? Faut-il l’enfermer dans une cage, le sangler et étouffer ses paroles pour garder son corps intact alors que son âme saigne, pourrit, se meurt ?

Il y a dans tout cela les aspects éthique et religieux de l’affaire. Regarder quelqu’un partir vers l’autre monde sans le lui interdire est un péché. L’Église, me direz-vous, est absente dans plusieurs foyers et la foi est d’une autre époque. Vrai. Cependant, les mœurs sociales restent les même et l’aspect religion est toujours pris en compte. L’acceptation de la mort d’un être humain, sans le secourir ou lui nuire dans sa dernière quête, sa décision finale, est mal perçue mais surtout humainement terrible. Pourquoi ?
Nous laissons les gens faire ce qu’ils veulent de leur vie, pourquoi pas de leur mort ?

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