dimanche 17 avril 2011

La tête haute

par Paul Fontaine

Le hockey, à certains égards et selon tout un chacun, représente une émission de télé niaiseuse, un sport quelconque, une fierté nationale ou une passion. Une saison de hockey se compose de matchs entre chaque équipe. Puis, à la fin, viennent les séries.

Cette année, j’y ai participé. Il faut le dire, en première ronde, on ne sait jamais ce qu’il peut arriver. C’est donc après quatre écrasantes victoires que l’équipe dont je fais parti se rend en finale. Eh oui, vous avez bien lu, finale. Sur une quinzaine d’équipes, il n’en restait plus que deux, la meilleure en saison régulière, 1 défaite et 1 nulle, le reste étant des victoires, et puis nous, 17 victoires, 6 défaites et 1 nulle, 5e au rang. Nous avions battu deux équipes plus fortes statistiquement que nous.

La partie est due pour 7h30. La fébrilité est à son comble dans la chambre. À tel point que plusieurs joueurs sont passés à l’urinoir plus d’une fois. Plus que 15 minutes avant la partie, le coach entre et parle un peu. Pas besoin de nous ‘‘crinqué’’, on l’ai déjà au max.

7h30 sonne, présentation officielle de chaque joueur. Et voilà que le coup de sifflet retentit pour la première fois. 1ère période, aucuns buts. À la 2ième, on mène 2-0. 3ième, ça sent la prolongation, 2-2. Et voilà que la  victoire nous échappe en temps supplémentaire.

Je n’ai jamais vu tant de déception et de peine. Pour tous les joueurs de l’équipe, le hockey est une passion. On avait tous envie de pleurer, mais l’orgueil est fort. La remise des bannières et des médailles se fait tête basse, et la poignée de main aussi.

Dans la chambre, personne ne parlait, trop abattu. L’entraineur nous dit une chose : « Sortez la tête haute, vous vous êtes rendu en finale. Sortez la tête haute. » Il nous félicite ensuite chacun, un à tour de rôle.

Puis, lorsqu’on a sorti de la chambre, trainant derrière nous une odeur rance, on regardait le monde dans les yeux, fiers de nous.

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