dimanche 17 avril 2011

Les propositions Legault

par Benoît Genest

La Coalition pour l’avenir du Québec a publié, lundi au matin, sa plateforme pour l’éducation. Augmentation du salaire des enseignants, abolition des commissions scolaires, toutes de nouvelles mesures qui semblent révolutionnaires, mais qui sont accueillies plutôt froidement.

Tout d’abord, quand vous entendez abolition des commissions scolaires, vous n’avez pas une impression de déjà vu? Eh oui, c’est l’ADQ qui avait lancé cette idée en 2006, et qui l’avait reprise dans les années suivantes. Et on parlait alors de déjà vu, c’est dire!

Abolir les 69 commissions scolaires du Québec, mais les remplacer par 39 “agences régionales”. Et que feraient ces agences? C’est plutôt sombre, mais ce qui est sûr, c’est qu’elles devraient donner plus d’autonomie aux écoles. Privatisons-les tant qu’à y être!

Valoriser la profession, c’est un autre des aspects de la plateforme Legault. Et comment valoriser les enseignants? En augmentant leurs salaires de 20%, en leur donnant plus d’autonomie et ... en leur enlevant la sécurité d’emploi et en les évaluant deux fois par année! «... Il n'y a rien de plus important qu'un enseignant motivé et compétent, d’après M. Legault. Un enseignant qui n'atteindrait pas les résultats attendus se ferait proposer des stages de mentorat. Et si rien ne change, il serait congédié.»

Ce n’est pas du retour en arrière ça? Retour en arrière pour les professeurs, qui se retrouveraient comme des élèves sur les bancs d’école, évalués par le système, et retour en arrière pour les syndicats, qui n’auraient plus leur raison d’être.

Mais, les augmentations de salaire, qui s’élèveraient à 950 millions, comment les payerai-on? Premièrement, en allant chercher 600 millions de dollars à Hydro-Québec, obtenus par le dégel des tarifs d’électricité et par la réduction des coûts d’opération. Un autre 280 millions seraient obtenus en diminuant la taille des commissions scolaires. Le reste viendrait du gel des subventions aux écoles privées.

Dernier coup de couteau de MM. Legault et Sirois, il faut couper les subventions aux écoles privées. D’après eux, elles n’accueillent pas assez d’élèves en difficulté, et en laissent donc trop au système public. Et si ces élèves plus performants qui sont actuellement au privé allaient au public, quel serait le résultat? Des élèves en difficulté, toujours en difficulté, et des élèves performants qui le seraient un peu moins. Est-ce donc la solution?

Les réactions ne se sont vraiment pas fait attendre, elles ont fusé de partout. La Fédération des commissions scolaires, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) qui représente des enseignants et la Fédération des comités de parents ont d'une même voix critiqué les propositions. D’après eux, notre système a beau ne pas être parfait, le réformer ne l’améliorerait sûrement pas. Et ce sont les étudiants qui en subiraient la note. Le président de la CSQ juge que les enseignants en ont «raz le bol des politiciens qui veulent se faire un nom en réformant l'éducation».

Le seul appui de M. Legault, c’est la présidente de la Fédération québécoise des directeurs d'établissements d'enseignement, Chantal Longpré, qui dit agir pour «faire avancer le monde de l'éducation».

Bref, des déclarations qui ont fait des remous, mais qui n’ont absolument rien de nouveau ou d’innovateur. Pourtant, elles semblent rallier la croyance populaire avec tous ses préjugés et ses clichés. Rien pour changer l’avenir du Québec.

1 commentaire:

  1. Oui, c'est vrai, François Legault ne propose rien pour régler les problèmes de la société québécoise, tout ce qu'il a réussi à faire, c'est créer des nouveaux problèmes et faire l'unanimité contre lui.
    Bravo M. Legault

    RépondreSupprimer