jeudi 24 février 2011

Un matin ordinaire

par Chloé Durette


DRIIIIIIINNNNGG! La cloche retentit, signalant aux élèves mal réveillés qu’il est l’heure de se diriger en classe.
Je grimace et tente de protéger mes tympans de l’assaut sonore. Je jette un coup d’œil au coupable. Un petit dispositif, à quelques mètres de moi, fait en sorte qu’une tige de métal (le bras) tape à une vitesse infernale sur un cercle métallique. Le résultat? Un son strident, désagréable, qui est assez bruyant pour faire sursauter les morts.
Enfin, après ce qui m’a paru durer une éternité, mais qui est plus proche de 30 secondes, la sonnerie s’arrête. Je célèbre intérieurement.
Un rapide coup d’œil m’informe de la situation de mes camarades. La plupart m’ont imitée, d’autres jettent des regards noirs en direction de l’engin infernal.
L’un de mes amis se lève, la bouche pleine de mots vilains et autres impolitesses, et commence à retirer sa chaussure. Pour la lancer sur la cloche, sûrement. Ce ne serait pas la première fois. Il rate habituellement sa cible, mais c’est toujours une agréable surprise quand il l’atteint. Ce ne sera pas pour aujourd’hui cependant, car quelqu’un l’a arrêté. Je suis vaguement déçue.
L’ambiance relaxée et plaisante qui régnait jusque-là s’est évanouie. Plus que 10 minutes avant qu’une autre sonnerie annonce le début des classes. Nous avons encore du temps.
Un cercle se forme. L’un après l’autre, mes amis se plaignent de la cloche. Je joins ma voix à leur chœur. Pourquoi avoir choisi un son aussi discordant? Mon amie parle de son ancienne école, où on faisait jouer une petite mélodie. Apparemment, durant le mois de décembre la mélodie était remplacée par Jingle Bells. Jalousie...
Mais bon, normal que ça nous dérange autant, le dispositif n’est qu’à quelques mètres. Notre petit groupe pourrait déménager, mais où? Les salles sont trop bruyantes, trop bondées. On ne peut rien faire sans être observés.  Les autres endroits présentent toujours un inconvénient. Trop de passants, trop petit, trop sale, trop inconfortable. Et si on trouve la perle rare, elle est déjà occupée.
Alors nous nous contenterons de notre cage d’escalier. On n’y est pas si mal. On y est même très bien.
Et nous continuerons de nous plaindre de la cloche chaque matin.
Je reviens brusquement à la réalité. Je vais être en retard si je ne me dépêche pas. J’oublie instantanément l’incident alors que je cours, paniquée.
Telle est ma vie matinale, au Petit Séminaire de Québec.

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