dimanche 17 avril 2011

Soir de première : « Silence en coulisses »

par Isabelle Grignon-Francke

« Silence en coulisses » : autre qu’une phrase que les comédiens connaissent  bien démontrant l’émoi présent lors d’un spectacle, il s’agit du titre d’une pièce de théâtre qui fut jouée le 8 et 9 avril par la troupe du 2ème cycle du Petit Séminaire.

Critiquer une production : certainement pas puisque j’en fait partie. Mais pourquoi pas une analyse détaillée de cette fébrilité passagère qui hante les acteurs avant d’embarquer sur les planches.

15h30. Tous dans la salle, un enchaînement du 2e acte est l’horaire, en raison des résultats plutôt moyens de notre générale pour cette partie.  Une pratique juste avant une première est tout ce qu’il y a de plus atypique. Le stress augmente. La metteure en scène nous dicte quelques notes sur la technicité de nos mouvements pour cette courte répétition.

16h30. L’heure du souper. Tous mangent un peu….ou beaucoup. Anecdotes racontées, l’ambiance s’apaise, se détend légèrement.

17h30. Levée de rideau dans deux heures. Les maquillages et costumes doivent être appliqués et enfilés dans un délai des plus pressants. Tout le monde doit être en coulisses pour 18h30. «  Est-ce que tu me friserais les cheveux? ». « C’est qui qu’y a mon mascara? ». « Sont où mes collants? ». Quelques cellulaires sonnent : la famille souhaite « merde » aux artistes, pour porter chance.  Le miroir des loges et ses ampoules nues encadrent environ une dizaine de personnes dont les visages sont complètement poudrés et les cils enduits de noir. Le comptoir est un vrai fouillis. Les trousses de maquillage sont vides, les cosmétiques à gauche et à droite ont tous changé de propriétaires. Un garçon peine a se mettre du crayon noir tandis que les autres se pavanent dans la glace.

18h20. Merde! Tout le monde aux costumes! Vite! Parfait maintenant votre « pre-set » . Préparation des accessoires, il faut les placer du bon côté : jardin ou cour ?
  • J’ai envie de pipi…
  • Moi aussi
  • Mais y’a déjà des gens devant la porte.

Prenons un drap pour nous cacher. Ce petit train de stress se dirige à la salle de bain.

19h15. Stand-by 15 minutes. Les gens entrent dans la salle. «  Merde, il faut pas qu’ils s’assoient dans la première rangée ». « Regarde ton papa est là. ». « Où ça ?! »…

19h29. Une minutes et c’est à vous. Communication avec l’équipe technique : « Est-ce que mon micro est là ?! ». «  Y’a tu pas mal de monde ? »

19h30. Musique. Une première réplique où l’on voudrait mourir et ensuite la scène nous appartient et nous en faisons un endroit où l’on se sent bien.

Entre les actes ce sont les changements des décors et de costumes. Plusieurs panneaux à changer de place en moins de 10 minutes.
La pièce se déroule à une vitesse vertigineuse. La dernière réplique est dite c’est le salut final. L’adrénaline tombe. Enfin on respire un peu. La joie rôde et en frappe plusieurs. Embrassades avec les parents et amis. La soirée finit par un découragement sur le bordel des loges et l’inefficacité de notre démaquillant.

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