dimanche 17 avril 2011

Une Bordée de ridicule

par Isabelle Grignon-Francke

La Locandiera, pièce écrite en 1753 par Carlos Goldoni. Une 4ème et avant-dernière pièce de la saison actuelle du théâtre la Bordée haute en couleur.

Cette comédie exploite tous les sujets communs de la comédie du 18ème : écart entre riches et pauvres, romance que trop évidente et préjugés sur les dames de théâtre.

Dans un décor italien, la tenancière d’une auberge, qui s’apparente plutôt à un bordel d’éloges séduisantes, se fait offrir milles et un cadeaux de la pacotille aux bijoux de prestige de la part de gentilshommes de différents statuts. Cherchant à obtenir de ses faveurs, les 2 bourgeois voient leur petit jeu entravé par un nouvel arrivant qui n’aime pas les femmes. Les déteste. La patronne des lieux décide donc de mettre tous ses charmes au service de son seul but : le séduire, créer en lui la torture émotionnelle et le lâcher dans un néant de bouleversements. Une morale toute masculine : attention messieurs, les femmes peuvent mordre !

Des personnages grotesques, en particulier, l’un a attiré mon œil. Le fameux grassouillet qui de ses cris efféminés faisait s'esclaffer la salle. Tout comme une des comédiennes qui par son discours naïf et son ton haut et irritant faisait apparaître dans l’esprit du spectateur une phrase bien bête : « Mais quelle conne ! ». La pièce fut une série de rire contagieux. Le décor était plutôt simple pour contraster avec les caractères débordant des personnages. Un petit ruisseau entourait cette maison de chambre ce qui ajoutait tout de même une touche de créativité. Les changements de décors  lors des entre-scènes  étaient cependant originaux et aidaient à garder la fluidité de la pièce.

En somme, belle comédie, toute en légèreté mais avec un scénario plus prévisible que les romances américaines cucul actuelles. Bravo !

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